Ludovic Bourgeois, un artiste accompli
Ludovic Bourgeois, c’est un peu le Lance Armstrong du bois, dopé au bois, dopé de talent, indéniablement une référence dans le milieu. Sculpteur, ébéniste et tourneur sur bois, son art est reconnu de tous.
C’est suite à une reconversion professionnelle en 2009, que Ludovic Bourgeois change de direction et plonge corps et âme dans le bois. Après une formation pour apprendre les bases du métier, il crée rapidement son atelier « Sous l’écorce », au milieu des vignes, sur la commune du Pradet .
Ce week-end, une inauguration à ne pas manquer !
Aujourd’hui, son travail se dirige clairement sur l’art. Il inaugure d’ailleurs sa boutique attenante à son atelier les 4 et 5 juillet 2020 (entrée libre). Il partage cet espace d’exposition avec Artec concepteur d’enceinte en bois. N’hésitez pas à découvrir ses créations incroyables… ça vaudra le détour !
Questions/réponses
L’art a t-il été un rêve d’enfant ?
Je ne peux pas dire que l’art était un rêve d’enfant, mais j’étais un enfant plein de vie… ce qui m’a toujours animé c’est la passion. Assez tôt, j’adorais utiliser des outils pour fabriquer ce qui deviendrait un nouveau jouet imaginaire. Le processus de recherche et de fabrication était existant et j’ai toujours ce plaisir aujourd’hui.
Une rencontre ?
La rencontre importante a été celle de Bernard Duclos à l’époque gérant de l’Aronde des Oliviers à Carnoules (centre de formation aux métiers du bois). J’y ai rencontré un personnage, un monde, une équipe et j’ai plongé corps et âme dans ce qui allait devenir ma nouvelle famille : la famille des boiseux.
Le Concours Quercus Suber et toi une histoire d’amour, au delà du challenge, quel est ton moteur ?
Le concours Quercus Suber m’a permis de rencontrer d’autres tourneurs et sculpteurs et de ce fait d’agrandir ma famille de boiseux, tous réunis autour de cette même passion. Oui, c’est une histoire d’amour, mais tous les ans à cette période c’est aussi une incursion au fond de soi-même, une longue réflexion pour trouver le projet pertinent, celui qui est juste un peu au-dessus de mes capacités, prendre des risques pour s’améliorer, ce sont des incertitudes, des souffrances, des erreurs… enfin tout le processus pour mettre au monde une création correcte. C’est donc une période épuisante mais aussi bien sûr exaltante et parfois gratifiante.
Depuis quand travailles-tu du chêne liège ?
Très tôt dans ma vie de tourneur j’ai travaillé le chêne liège. Je me souviens avoir pris une semaine pour tourner des dizaines et des dizaines de bols à écorce, je trouvais ça sublime avec cette écorce épaisse et aérienne mais je me souviens aussi en avoir jeté en quantité car la déformation du bois et du liège est différente, si vous n’anticipez pas cet aspect votre bol aérien se transforme en bol sans grand intérêt.
Pourquoi l’avoir intégré dans ton art malgré les difficultés inhérentes à la matière ?
Le concours m’a poussé à utiliser cet arbre pour le mettre en valeur, je l’utilise de plus en plus car il est de chez moi, mon atelier se trouve aux abords du massif de la Colle Noire au Pradet et je pense qu’il est important de travailler et de mettre en valeur nos essences locales. De plus, je considère cet arbre en deux parties, le chêne et le liège. Quand j’étudie un projet je me demande ce que je vais faire avec le bois mais également avec le liège, si je vais les marier ou les dissocier, cet aspect offre de grandes perspectives techniques et esthétiques.
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