Le liège à Collobrières : une réussite et un riche contenu !
A l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, Collobrières a renoué le temps d’un week-end avec le chêne-liège, qui a fait ses grands heures pendant un siècle.
« Sans le chêne-liège, on n’aurait plus de forêt dans le Var« , assure Guy Revest, vantant les capacités de régénération post-incendie d’une suberaie, et la richesse de sa biodiversité, ayant réussi à vaincre le grand incendie de 2003 (plus de 20 000 hectares brûlés !), grâce notamment au liège protégeant l’arbre et à son cortège floristique adapté (par exemple l’arbousier et le pistachier lentisque ont une régénération rapide).
L’exposition, les démonstrations de sculpture sur bois et de fabrication de bouchons ont accueilli un public nombreux (près de 400 personnes, avec articles sur Var Matin), et la conférence, assurée par Nicolas Plazanet (Forêt Modèle de Provence), avec les interventions de Guy Revest (vice président de l’Escolo de la Targo), et Bernard Pichaud (vice président de l’ASL Suberaie Varoise), a fait salle pleine (voir ci-dessous).
« Les femmes avaient une place centrale dans l’industrie de la bouchonnerie » rappelle très justement Guy Revest lors de la conférence, une industrie qui va participer à leur émancipation, à Gonfaron et ailleurs.
D’ailleurs, le 7 Mars 1850, le procureur général auprès de la cour d’appel d’Aix-en-Provence écrit au ministère de la justice : « voici une nouvelle forme du socialisme dans le Var, les femmes sont appelées à se mêler de politique et à figurer dans les manifestations politiques ».
Le 24 février 1851, le juge de paix de Besse-sur-Issole rapporte que « dans la commune de Gonfaron, on avait vu des farandoles sur les places publiques auxquelles des femmes même ont pris part. La commune de Gonfaron est la plus industrielle et celle qui renferme le plus grand nombre d’ouvriers, c’est celle aussi qui est la plus exaltée en ce moment »
Cette « radicalisation » des femmes est la conséquence des emplois féminins dus à la nouvelle industrie du liège qui les emploie en masse et en permanence et leur permet d’acquérir leur indépendance et des salaires de niveau masculin.
C’est ainsi que, pour la première fois, les femmes vont créer des sociétés de prévoyance, c’est-à-dire des sociétés de secours mutuel féminines, dont les statuts se calquent sur ceux des sociétés masculines. Des sociétés de ce genre auraient été impensables s’il n’y avait pas eu un prolétariat féminin.
Alors le temps d’un week-end nous avons parlé de ça et de la richesse subéricole, tout en parlant de l’avenir et de la relance de la filière, pouvant être permise par Diam Bouchage (bouchonnier français, numéro 2 mondial). Un sujet que l’on abordera lors de la 4ème édition du Week-end du chêne-liège qui se déroulera les 17 et 18 octobre au Domaine de Baudouvin à La Valette-du-Var.
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